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CONTES ARABES.

à elle-même, mais même à son sang et à la haute noblesse de ses aïeux. »

« Mon fils, reprit le roi de Perse, je prends votre remontrance en bonne part, et je vous sais bon gré du zèle que vous témoignez pour conserver l’éclat de votre naissance dans le même état que vous l’avez reçu ; mais vous ne considérez pas assez l’excellence de ce cheval, ni que l’Indien qui me propose cette voie pour l’acquérir, peut, si je le rebute, aller faire la même proposition ailleurs, où l’on passera par-dessus le point d’honneur, et que je serois au désespoir, si un autre monarque pouvoit se vanter de m’avoir surpassé en générosité, et de m’avoir privé de la gloire de posséder le cheval, que j’estime la chose la plus singulière et la plus digne d’admiration qu’il y ait au monde. Je ne veux pas dire néanmoins que je consente à lui accorder ce qu’il demande. Peut-être n’est-il pas bien d’accord avec lui-même, sur l’exorbitance de sa prétention ; et la princesse ma fille à part, je ferai