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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/55

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CONTES ARABES.

adresse merveilleuse, monta le cheval sans le secours de l’Indien ; et il n’eut pas plutôt le pied assuré dans l’un et l’autre étrier, que sans attendre aucun avis de l’Indien, il tourna la cheville qu’il lui avoit vu tourner peu de temps auparavant lorsqu’il l’avoit monté. Du moment qu’il l’eut retournée, le cheval l’enleva avec la vitesse d’une flèche tirée par l’archer le plus fort et le plus adroit ; et de la sorte, en peu de momens, le roi, toute la cour, et toute la nombreuse assemblée le perdirent de vue.

Le cheval ni le prince Firouz Schah ne paroissoient plus dans l’air, et le roi de Perse faisoit des efforts inutiles pour l’apercevoir, quand l’Indien alarmé de ce qui venoit d’arriver se prosterna devant le trône, et obligea le roi de jeter les yeux sur lui, et de faire attention au discours qu’il lui tint en ces termes :

« Sire, dit-il, votre Majesté elle-même a vu que le prince ne m’a pas permis par sa promptitude de lui donner l’instruction nécessaire pour