Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
LES MILLE ET UNE NUITS,

gouverner mon cheval. Sur ce qu’il m’a vu faire, il a voulu marquer qu’il n’avoit pas besoin de mon avis pour partir et s’élever en l’air ; mais il ignore l’avis que j’avois à lui donner pour faire détourner le cheval en arrière, et pour le faire revenir au lieu d’où il est parti. Ainsi, Sire, la grâce que je demande à votre Majesté, c’est de ne me pas rendre garant de ce qui pourra arriver de sa personne. Elle est trop équitable pour m’imputer le malheur qui peut en arriver. »

Le discours de l’Indien affligea fort le roi de Perse, qui comprit que le danger où étoit le prince son fils étoit inévitable, s’il étoit vrai, comme l’Indien le disoit, qu’il y eût un secret pour faire revenir le cheval, différent de celui qui le faisoit partir et élever en l’air. Il lui demanda pourquoi il ne l’avoit pas rappelé dans le moment qu’il l’avoit vu partir.

« Sire, répondit l’Indien, votre Majesté elle-même a été témoin de la rapidité avec lacquelle le cheval et