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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/71

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CONTES ARABES.

paré, et nous n’apprenons pas aussi qu’il y en ait dans les états voisins qui soient dignes de vous. »

Ce discours flatteur ne déplut pas à la princesse de Bengale ; mais comme elle ne vouloit pas déclarer son sentiment, elle leur imposa silence. « Vous êtes des conteuses, dit-elle, recouchez-vous, et laissez-moi me rendormir. »

Le lendemain, la première chose que fit la princesse quand elle fut levée, fut de se mettre à sa toilette. Jusqu’alors elle n’avoit pas encore pris autant de peine qu’elle en prit ce jour-là pour se coiffer et s’ajuster, en consultant son miroir. Jamais ses femmes n’avoient eu besoin de plus de patience pour faire et défaire plusieurs fois la même chose, jusqu’à ce qu’elle fût contente.

« Je n’ai pas déplu au prince de Perse en déshabillé, je m’en suis bien aperçue, disoit-elle en elle-même : il verra autre chose quand je serai dans mes atours. »

Elle s’orna la tête des diamans les