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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/70

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LES MILLE ET UNE NUITS,

sieurs armoires où il trouveroit toutes les choses qui pouvoient lui être nécessaires.

La princesse de Bengale, remplie des charmes, de l’esprit, de la politesse et de toutes les autres belles qualités du prince de Perse, dont elle avoit été frappée dans le peu d’entretien qu’elle venoit d’avoir avec lui, n’avoit encore pu se rendormir quand ses femmes rentrèrent dans sa chambre pour se coucher. Elle leur demanda si elles avoient eu bien soin de lui, si elles l’avoient laissé content, si rien ne lui manquoit, et sur toutes choses ce qu’elles pensoient de ce prince ?

Les femmes de la princesse, après l’avoir satisfaite sur les premiers articles, répondirent sur le dernier :

« Princesse, nous ne savons pas ce que vous en pensez vous-même. Pour nous, nous vous estimerions très-heureuse si le roi votre père vous donnoit pour époux un prince si aimable. Il n’y en a pas un à la cour de Bengale qui puisse lui être com-