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CONTES ARABES.

raz. Il vint ensuite au cheval enchanté, dont il fit la description. Le récit des merveilles que l’Indien monté dessus avoit fait voir devant une assemblée si célèbre, convainquit la princesse qu’on ne pouvoit rien imaginer au monde de plus surprenant en ce genre.

« Princesse, continua le prince de Perse, vous jugez bien que le roi mon père qui n’épargne aucune dépense pour augmenter ses trésors des choses les plus rares et les plus curieuses dont il peut avoir connoissance, doit avoir été enflammé d’un grand désir d’y ajouter un cheval de cette nature. Il le fut en effet, et il n’hésita pas à demander à l’Indien ce qu’il l’estimoit.

» La réponse de l’Indien fut des plus extravagantes. Il dit qu’il n’avoit pas acheté le cheval, mais qu’il l’avoit acquis en échange d’une fille unique qu’il avoit, et que comme il ne pouvoit s’engager à s’en priver que sous une condition semblable, il ne pouvoit le lui céder qu’en épou-