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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/81

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CONTES ARABES.

pouvoit arriver en mille autres endroits ; mais je suis ravie de ce que le hasard m’a donné la préférence et l’occasion de vous faire connoître que le même hasard pouvoit vous adresser ailleurs, mais non pas où vous puissiez être reçu plus agréablement, et avec plus de plaisir.

» Ainsi, prince, je me tiendrois offensée très-sensiblement, si je voulois croire que la pensée que vous m’avez témoignée d’être mon esclave, fût sérieuse, et que je ne l’attribuasse pas à votre honnêteté plutôt qu’à un sentiment sincère ; et la réception que je vous fis hier, doit vous faire connoître suffisamment que vous n’êtes pas moins libre qu’au milieu de la cour de Perse.

» Quant à votre cœur, ajouta la princesse de Bengale d’un ton qui ne marquoit rien moins qu’un refus, comme je suis bien persuadée que vous n’avez pas attendu jusqu’à présent à en disposer, et que vous ne devez avoir fait choix que d’une princesse qui le mérite, je serois fort fâ-