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LES MILLE ET UNE NUITS,

Ces dernières paroles du prince Firouz Schah furent prononcées d’un ton et d’un air qui ne laissèrent pas douter la princesse de Bengale un seul moment de l’effet qu’elle avoit attendu de ses attraits. Elle ne fut pas scandalisée de la déclaration du prince de Perse, comme trop précipitée. Le rouge qui lui en monta au visage, ne servit qu’à la rendre plus belle et plus aimable aux yeux du prince.

Quand le prince Firouz Schah eut achevé de parier ;

« Prince, reprit la princesse de Bengale, si vous m’avez fait un plaisir des plus sensibles en me racontant les choses surprenantes et merveilleuses que je viens d’entendre, d’un autre côté, je n’ai pu vous regarder sans frayeur dans la plus haute région de l’air ; et quoique j’eusse le bien de vous voir devant moi sain et sauf, je n’ai cessé néanmoins de craindre, que dans le moment où vous m’avez appris que le cheval de l’Indien étoit venu se poser si heureusement sur la terrasse de mon palais. La même chose