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CONTES ARABES.

de si bonne heure ; mais que, comme elle ne doutoit pas qu’on ne lui eût fait faire un méchant soupé, elle avoit donné ordre qu’on servît le dîné plutôt qu’à l’ordinaire ; et en disant ces paroles elle le conduisit dans un salon magnifique, où la table étoit préparée et chargée d’une grande abondance d’excellens mets. Ils se mirent à table ; et dès qu’ils eurent pris place, des femmes esclaves de la princesse, en grand nombre, belles et richement habillées, commencèrent un concert agréable d’instrumens et de voix, qui dura pendant tout le repas.

Comme le concert étoit des plus doux et ménagé de manière qu’il n’empêchoit pas le prince et la princesse de s’entretenir, ils passèrent une grande partie du repas, la princesse à servir le prince et à l’inviter de manger, et le prince de son côté à servir la princesse de ce qui lui paroissoit le meilleur, afin de la prévenir avec des manières et des paroles qui lui attiroient de nouvelles honnêtetés et de nouveaux complimens de