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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/84

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LES MILLE ET UNE NUITS?

la part de la princesse ; et dans ce commerce réciproque de civilités et d’attentions, l’amour fit plus de progrès, de part et d’autre, que dans un tête-à-tête qui eût été prémédité.

Le prince et la princesse se levèrent enfin de table. La princesse mena le prince de Perse dans un cabinet grand et magnifique par sa structure et par l’or et l’azur qui l’embellissoient avec symétrie, et richement meublé. Ils s’assirent sur le sofa, qui avoit une vue très-agréable sur le jardin du palais, qui fut admiré par le prince Firouz Schah, par la variété des fleurs, des arbustes et des arbres, tous différens de ceux de Perse, auxquels ils ne cédoient pas en beauté. En prenant occasion de lier la conversation avec la princesse par cet endroit :

« Princesse, dit le prince, j’avois cru qu’il n’y avoit au monde que la Perse où il y eûtdes palais superbes et des jardins admirables, dignes de la majesté des rois ; mais je vois que partout où