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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/86

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LES MILLE ET UNE NUITS,

en grandeur, en beauté et en richesses. Vous m’en direz vous-même ce que vous en penserez quand vous l’aurez vu. Puisque le hasard vous a amené jusqu’à la capitale de ce royaume, je ne doute pas que vous ne vouliez bien le voir, et y saluer le roi mon père, afin qu’il vous rende les honneurs dus à un prince de votre rang et de votre mérite. »

En faisant naître au prince de Perse la curiosité de voir le palais de Bengale et d’y saluer le roi son père, la princesse se flattoit que si elle pouvoit y réussir, son père, en voyant un prince si bien fait, si sage et si accompli en toutes sortes de belles qualités, pourroit peut-être se résoudre à lui proposer une alliance, en offrant de la lui donner pour épouse ; et par-là, comme elle étoit bien persuadée qu’elle n’étoit pas indifférente au prince, et que le prince ne refuseroit pas d’entrer dans cette alliance, elle espéroit de parvenir à l’accomplissement de ses souhaits, en gardant la bienséance convenable à