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CONTES ARABES.

une princesse qui vouloit paroître être soumise aux volontés du roi son père. Mais le prince de Perse ne lui répondit pas sur cet article conformément à ce qu’elle en avoit pensé.

« Princesse, reprit le prince, je ne doute nullement, d’après votre témoignage, que le palais du roi de Bengale ne mérite la préférence que vous lui donnez sur le vôtre. Quant à la proposition que vous me faites de rendre mes respects au roi votre père, je me ferois non-seulement un plaisir, mais même un grand honneur de m’en acquitter. Mais, princesse, ajouta-t-il, je vous en fais juge vous-même : me conseillerez-vous de me présenter devant la majesté d’un si grand monarque comme un aventurier, sans suite et sans un train convenable à mon rang ? »

« Prince, repartit la princesse, que cela ne vous fasse pas de peine, vous n’avez qu’à vouloir : l’argent ne vous manquera pas pour vous faire tel train qu’il vous plaira, je vous en