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LES MILLE ET UNE NUITS,

« Commandeur des croyans, répondit un des émirs, notre respect pour vous nous a retenus ; mais en ce moment nous implorons votre miséricorde pour votre esclave. » Tous les émirs se découvrirent alors la tête et baisèrent la terre. « Je lui pardonne, dit le calife ; allez le trouver, revêtez-le d’une robe d’honneur, et amenez-le ici. »

Dès que le calife aperçut Alaeddin, il lui donna une des premières charges du palais, et lui dit de retourner aussitôt chez lui. On le fit monter sur un cheval du calife ; les émirs l’accompagnèrent et le reconduisirent chez lui en triomphe, aux acclamations d’un peuple nombreux, et au bruit de toutes sortes d’instrumens. Sa mère et sa sœur, entendant de loin les cris du peuple et le bruit des tambours, ne savoient ce que c’étoit. Tout-à-coup des huissiers frappent à la porte, et annoncent la grâce d’Alaeddin et sa nouvelle dignité. Ils demandent en même temps la récompense de cette