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LES MILLE ET UNE NUITS,

lui auroit pu traiter ainsi le lieutenant de police, et faire tout ce qu’il a fait ? » « Ah, mon fils, je suis perdue, le calife ne me le pardonnera pas, je l’ai toujours traité de voleur ! »

Tandis qu’ils parloient ainsi, le calife entra. Alaeddin se jeta à ses pieds ; sa mère s’enfuit, et se cacha dans un cabinet. « Où est votre mère, dit le calife ? » « Elle n’ose paroître à vos yeux, répondit Alaeddin. » « Pourquoi donc, dit le calife, elle n’a rien à craindre ? » Et aussitôt il l’appela lui-même. Elle vint, et se prosterna devant le souverain. « Tout-à-l’heure, lui dit-il en riant, vous vouliez me prendre pour maître, et vous charger de voler les femmes, et maintenant vous me fuyez ! Ce n’est pas le moyen de faire des progrès. » La vieille, un peu rassurée, demanda pardon au calife, qui fit venir aussitôt un cadi, répudia la princesse de Perse, et la maria avec Alaeddin. On célébra en même temps les deux mariages. Tous les émirs et les seigneurs de Bagdad