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CONTES ARABES.

dre tous tes biens, et de t’en faire donner de nouveaux. Effectivement, il nous a quittées sur-le-champ, et bientôt après nous avons eu le bonheur de le revoir : c’est à lui sans doute que nous en sommes redevables.

Alaeddin ne comprenoit rien à tout cela, et son étonnement ne pouvoit être plus grand. « Quel est le nom de cet homme ? » « Je ne sais, et toutes les fois que je l’ai demandé aux divers ouvriers qui sont venus ici de sa part, ils m’ont dit qu’ils ne le savoient pas, mais que son surnom étoit le Bondocani. »

À ce nom, Alaeddin comprit que le prétendu voleur n’étoit autre que le calife. Il se leva tout hors de lui, et baisa sept fois la terre. Sa mère se mit à rire, et lui dit : « Et quoi, mon fils, ce nom te fait-il aussi perdre l’esprit ? Tu disois tout-à-l’heure que tu lui trancherois la tête ? « « Savez-vous bien, répondit Alaeddin, que celui que vous venez de nommer, est le Commandeur des croyans, le calife Haroun Alraschid ? Et quel autre que