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LES MILLE ET UNE NUITS,

tre, venir au secours des opprimés, et punir les oppresseurs. « Aussitôt ils se déguisèrent, prirent des habits de derviche, et sortirent secrètement du palais, accompagnés de Mesrour, chef des eunuques. Après avoir parcouru plusieurs rues de la ville, ils se trouvèrent vis-à-vis la porte d’un hôpital.

« Quelle est cette maison, dit le calife à son visir ; elle me paroît vaste et spacieuse ? » « Seigneur, répondit Giafar, c’est une maison de santé, où l’on reçoit les pauvres malades, et dans laquelle sont renfermés quelques fous. » « Entrons, dit le calife, pour voir si l’on a soin de ces malheureux, et si les administrateurs ne mangent pas les revenus de cette maison, et ne laissent pas manquer ceux qui y sont des choses qui leur sont nécessaires. »

Ils entrèrent, et visitèrent d’abord l’infirmerie. Ils traversèrent plusieurs salles, et les trouvèrent toutes bien nettoyées ; les lits étoient propres, et tous les malades avoient auprès