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CONTES ARABES.

d’eux leurs sirops, leurs potions, et toutes les choses dont ils avoient besoin.

Ils visitèrent ensuite les fous. Le calife dit à Giafar : « Il faut que tu entres dans la loge d’un de ces fous ; Mesrour entrera ensuite dans un autre, et moi dans une troisième. » Mesrour, empressé de remplir la commission, dit qu’il alloit commencer, et entré aussitôt dans la première loge qui se présente à lui.

Il trouva le fou qui s’amusoit à couper l’habit qu’il avoit sur lui, en criant : « Beaux fruits d’Irak, beaux fruits d’Irak[1]. » Mesrour lui dit : « Vendez-moi de ces fruits, afin que j’en fasse goûter à mes camarades. » « Approchez et prenez, lui dit le fou. » Mesrour s’étant approché comme pour prendre les prétendus fruits, le fou le saisit au collet, ramassa de l’ordure, et lui en frota le visage. Il se mit en-

  1. L’Irak Arabi, dont il s’agit ici, est le nom de la province dans laquelle est située la ville de Bagdad.