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LES MILLE ET UNE NUITS,

près de la maison, je vis une troupe de femmes qui venoient pour me pleurer avec ma mère. Elles m’aperçurent, et me dirent : « N’êtes-vous pas Alitchelebi, fils du syndic des marchands ? » Je leur dis que oui ; et elles m’apprirent que mes parens pleuroient ma mort depuis sept jours, et qu’elles alloient me pleurer avec eux. Elles se dirent ensuite entr’elles : « Courons pour leur annoncer bien vite cette nouvelle. » Aussitôt celles qui arrivèrent les premières se mirent à crier : « Pourquoi pleurez-vous cet enfant, le voilà qui vient ? » À ces mots, ma mère sortit, en disant : « Où est mon fils ? » J’arrivois en ce moment. Lorsqu’elle m’aperçut, elle se laissa tomber sur moi sans connoissance, et toutes les femmes se mirent à crier. Mon père sortit aussitôt, me serra dans ses bras, transporté de joie, et me demanda où j’avois été depuis sept jours ? Je lui dis que je m’étois marié, et que j’étois resté auprès de mon épouse. Mon père étonné me demanda quelle