Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
CONTES ARABES.

» Le lendemain j’allai, comme la première fois, à mon magasin, et je continuai d’y aller pareillement les jours suivans. Le septième jour, qui étoit celui où la vieille devoit venir me chercher, je vis passer devant ma boutique un crieur public tenant une cassolette d’or, qu’on vouloit vendre mille sequins. Je lui demandai à qui appartenoit cette cassolette. Il me répondit qu’elle appartenoit à une femme. Je lui dis de l’appeler, que j’étois bien aise de l’acheter d’elle-même.

« Le crieur public me quitta un moment, et revint accompagné d’une femme de moyen âge. « Je voudrois, lui dis-je, acheter cette cassolette. » Aussitôt elle tira de sa poche dix sequins, les donna au crieur, et lui dit de s’en aller. « Comment, lui dis-je, vous payez le crieur avant que le marché soit fait ! Vous avez donc envie de m’accommoder ? » « Assurément, répondit-elle, je ne reprendrai pas ma cassolette, et elle ne sera jamais à d’autres qu’à vous. » « As-