Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
CONTES ARABES.

l’exhorta à prendre patience, et l’assura que Dieu lui feroit bientôt voir celui dans la justice duquel il mettoit son espoir. Le calife retourna ensuite à son palais avec Giafar et Mesrour. « Que penses-tu, dit-il à Giafar, de l’histoire que nous venons d’entendre ? » « Ce jeune homme est fou, répondit Giafar, et ce que disent les fous ne mérite point d’attention. » « Ces discours, reprit le calife, ne sont cependant pas ceux d’un fou. Il faut que tu examines cette affaire-là, afin de m’en faire un rapport, et que nous voyons si son récit est vrai, ou s’il est réellement fou. »

Lorsqu’ils furent arrivés au palais, Giafar dit au calife : « Voici ce que j’imagine pour savoir ce que vous devez penser de l’histoire de ce fou. Faites-le venir devant vous ; dites-lui qu’on vous a conté son histoire ; qu’elle vous a paru si singulière, que vous voudriez l’entendre de sa bouche, depuis le commencement jusqu’à la fin. Vous comparerez l’histoire qu’il vous racontera avec celle