Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
LES MILLE ET UNE NUITS,

cou. Le lendemain, mon père me la fit ôter, et m’envoya ce lit, cette couverture, et ce Coran.

» Voilà toute mon histoire. On dit que notre souverain est juste : pourquoi son visir Giafar le Barmecide, ne lui conseille-t-il pas de sortir de son palais, de parcourir la ville, afin de connoître par lui-même les injustices qui s’y commettent, de venger les opprimés, et de punir les oppresseurs ? Pourquoi ne l’amène-t-on pas dans cet hôpital pour visiter les malades, voir par lui-même la manière dont ils sont servis, connoître quels sont les détenus, et s’informer des motifs de leur détention ?

« Pour moi, dénué de tous secours, je demande à Dieu qu’il nous envoie ce bon prince, afin que je lui raconte moi-même mon histoire. Priez vous-même pour moi, respectables derviches, peut-être Dieu exaucera-t-il vos prières, et inspirera-t-il au prince le dessein de venir visiter ces lieux. »

Le jeune homme ayant achevé son histoire, le calife Haroun Alraschid