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CONTES ARABES.

lébi et lui demanda ce qu’il vouloit faire. « Prince, répondit-il, je m’estimerai trop heureux, si le visir veut bien me reconnoître pour son gendre. » « Allons, dit le calife à Giafar, emmène ton gendre chez toi, et qu’en ma considération on ne lui bande plus les yeux ; cette précaution est actuellement inutile. »

Giafar s’en retourna donc chez lui avec son gendre et la vieille. Sa fille, le voyant entrer, voulut se lever pour aller au-devant de lui ; mais les forces lui manquèrent, et elle retomba sur son sofa. « Qu’avez-vous fait, lui dit son père ? Vous vous êtes rendue coupable des derniers excès. Le Tout-Puissant l’a permis : je me soumets à ses décrets ; mais si j’avois été instruit de vos projets, j’aurois su les faire échouer. »

Giafar sortit ensuite, envoya chercher le cadi Gelaleddin, et lui dit : « Qui vous a donné ordre de dresser le contrat de mariage de ma fille ? » « Seigneur, répondit Gelaleddin, je l’ai dressé d’après le billet que voici,