Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
LES MILLE ET UNE NUITS,

pays des sorciers et des enchanteurs, que rien ne puisse la retenir, qu’elle se rende ici, et dise, en se livrant elle-même entre mes mains : Vous être le maître, et je suis votre esclave. »

Le médecin répéta trois fois ces paroles ; ensuite il se tourna vers le jeune homme, et lui dit : « Parfumez-vous, et revêtez-vous de vos plus beaux habits : dans l’instant vous allez voir près de vous la personne que vous aimez. » En même temps il mit la fiole sur le feu.

Le jeune homme alla aussitôt se parer, sans cependant ajouter beaucoup de foi à ce que lui disoit le médecin. À peine étoit-il de retour, qu’il vit paroître un lit sur lequel étoit endormie la princesse, plus belle dans son sommeil, que le soleil à son lever. « Que vois-je ! Quel prodige, s’écria-t-il tout interdit ! »

« Ne vous ai-je pas promis, dit le médecin, de vous faire obtenir l’objet de vos vœux. Vous voyez l’accomplissement de mes promesses. » « En