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LES MILLE ET UNE NUITS,

inutile de vouloir se mesurer contre ces gens-là, et que s’ils venaient eux-mêmes se remettre entre ses mains, il pourroit les faire punir comme ils le méritoient. Le calife, malgré ces réflexions, s’en retourna triste et mécontent.

Il y avoit à peine une heure qu’il étoit rentré dans son palais, lorsque le médecin et le jeune homme vinrent se présenter à la porte. Il commanda qu’on les laissât entrer ; et dès qu’ils furent en sa présence, il envoya chercher le bourreau, et lui ordonna de couper la tête au jeune homme. Le bourreau lui déchira le bas de sa robe, lui en banda les yeux, et tourna trois fois autour de lui en tenant le glaive levé sur sa tête, et demandant s’il devoit frapper. « Cela devroit être fait, répondit le calife à la dernière fois. »

Aussitôt le bourreau leva le bras, et frappa le coup mortel ; mais son bras ayant tourné malgré lui, le coup tomba sur son compagnon, qui se tenoit derrière lui, et fit voler sa tête