Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
LES MILLE ET UNE NUITS,

Un homme vint à lui, tenant à la main un diamant dont l’éclat égaloit celui des rayons du soleil, et dont le prix devoit surpasser les revenus de l’Égypte et de la Syrie.

Le calife, étonné de la beauté de ce diamant, demanda s’il étoit à vendre ! On lui dit que oui : il le prit, et le porta chez plusieurs marchands. Tous furent étonnés de sa beauté. On en offrit d’abord cinquante mille sequins ; ensuite l’on augmenta, et l’on alla jusqu’à cent mille sequins. Le calife vint trouver celui à qui appartenoit le diamant, et lui demanda s’il vouloit le donner pour ce prix ! Il y consentit, et dit au calife de recevoir l’argent. Le calife retourna chez le marchand qui avoit offert cent mille sequins du diamant, et lui dit de lui remettre cette somme, parce que celui à qui appartenoit le diamant l’avoit chargé de la recevoir pour lui.

Le marchand dit que cela n’étoit pas régulier ; qu’il ne vouloit payer qu’à celui qui vendoit, et non au courtier. Le calife alla pour chercher le pro-