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LES MILLE ET UNE NUITS,

eux le deuil, de pleurer, de s’affliger, de se couvrir la tête de cendres, et d’observer toutes les cérémonies par lesquelles on a coutume de faire éclater la douleur publique et particulière à la mort des personnes les plus distinguées, qui sont également chères à l’état et à leurs familles.

Nadan, au lieu de faire ce que le roi lui avoit commandé, réunit une troupe de jeunes gens aussi méchans que lui, les conduisit à la maison de son oncle, et leur fit servir un grand repas, où régna le désordre et la licence. On maltraita les serviteurs d’Hicar ; on insulta ses esclaves : sa femme elle-même ne fut pas épargnée. Le bruit et le tumulte se firent entendre jusque dans le souterrain où Hicar étoit caché. Cet infortuné, pénétré d’indignation, adressoit à Dieu ses prières, et le supplioit du punir cet excès d’imprudence et de barbarie.

Cependant les rois voisins ayant appris la mort du sage Hicar, se ré-