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LES MILLE ET UNE NUITS,

se contentoit pour toute punition, de lui reprocher sa méchanceté et sa perfidie.

« Je t’ai comblé de bienfaits, lui disoit-il, j’ai pris soin de toi dès ton enfance, je t’ai élevé, je t’ai chéri, je t’ai confié l’administration de mes biens, je te regardois comme l’héritier de mes richesses ; et pour te laisser un héritage encore plus précieux, je voulois te transmettre le fruit de mon expérience, mes connoissances, ma sagesse : après tout ce que j’ai fait pour toi, tu as cherché à me perdre, à me donner la mort ; mais Dieu qui protège l’innocence, qui console les malheureux et humilie l’orgueil des méchans, est venu à mon secours, et m’a fait triompher de tes artifices. Tu as été pour moi, comme le scorpion dont le dard perce ce qu’il y a de plus dur, comme l’oiseau dont se sert l’oiseleur pour attirer les autres dans le piège.

» Reçu et élevé chez moi, tu t’es conduit avec plus de méchanceté,