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LES MILLE ET UNE NUITS,

» Le marchand de Bagdad remercie le viellard, et implore pour lui les bénédictions du ciel. Il accepte avec joie l’emploi qui lui est proposé, et commence à en exercer les fonctions. Il eut soin de faire labourer, semer, moissonner, battre et cribler le grain. Son maître ne se mêloit de rien, et s’en rapportoit à lui sur tout.

» Au bout de l’année, le marchand pensa que son maître pourroit bien ne pas lui payer le prix dont ils étoient convenus, et imagina que le plus sûr étoit de mettre de côté une portion de la récolte de la valeur d’une année de ses gages, sauf à rendre cette portion à son maître s’il lui payoit ses gages. Il prit donc une certaine quantité de grains qu’il cacha, et remit le reste au vieillard, en le mesurant devant lui.

» Cette opération étoit à peine achevée, que le vieillard dit au marchand de prendre pour lui une quantité de grains équivalente au prix dont ils étoient convenus, de la vendre, et de faire de l’argent ce qu’il voudroit. Le