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LES MILLE ET UNE NUITS,

retrouvé un de leurs enfans, lui demandèrent aussitôt des nouvelles de son frère. Il leur dit que les flots les avoient séparés, et qu’il ne savoit ce qu’il étoit devenu. Cette nouvelle les affligea ; mais ils conçurent l’espoir de retrouver l’autre un jour, comme ils avoient retrouvé celui-ci.

» Le fils que le hasard venoit de rendre au marchand, étoit déjà grand, et dans l’âge de prendre un état. Ils auroient bien voulu qu’ils ne s’éloignât pas d’eux ; mais son goût l’entraînoit vers le commerce. Le marchand lui acheta un fonds considérable, composé des marchandises les plus précieuses. Le jeune homme partit, et arriva par hasard dans la ville, où le roi son frère faisoit sa résidence.

» Le roi informé de l’arrivée d’un marchand, pourvu des objets les plus rares, et qui pouvoient le mieux convenir à un souverain, l’invite à venir dans son palais, le fait asseoir, et s’entretient avec lui. Quoiqu’il ignorât qu’il fût son frère, la nature, qui