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CONTES ARABES.

à loisir. » Le roi ordonna seulement qu’on conduisit le jeune homme en prison : il rentra dans la ville, et s’occupa d’autres affaires.

» Le lendemain le roi alla encore à la chasse, et ne revint que le soir. Il sembloit avoir oublié l’affaire du jeune marchand. Les visirs lui représentèrent qu’il étoit dangereux de tarder à punir en pareille circonstance ; que l’espoir de l’impunité pouvoit enhardir des ambitieux, et que déjà le peuple murmuroit.

» Le roi sentit alors se ranimer sa colère : il ordonna qu’on amenât le jeune homme, et qu’on lui tranchât la tête. On lui banda les yeux ; l’exécuteur leva le glaive sur sa tête ; et, s’adressant au roi, selon l’usage, lui demanda s’il devoit frapper le coup mortel.

» Le roi apercevant en ce moment un vieillard et une femme qui accouroient, les yeux baignés de larmes, et avec toutes les marques de la plus grande désolation, ordonna qu’on suspendît l’exécution, fit approcher ces inconnus, prit un papier