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CONTES ARABES.

fit autant le lendemain, et continuoit tous les jours ses ravages. Les troupeaux d’Abousaber diminuoient rapidement, et alloient être entièrement détruits. Sa femme, affligée d’un événement qui pouvoit entraîner la ruine de leur fortune, lui dit au bout de quelques jours : « Mon ami, ce lion a déjà fait périr la plus grande partie de nos bestiaux. Monte à cheval, mets-toi à la tête de ta maison, cherche la retraite de ce féroce animal, et débarrasse-nous de ce fléau. »

« Ma femme, répondit Abousaber, prends patience : la patience est ici le parti le plus avantageux. Le lion auteur de nos maux, est cruel, injuste et méchant : Dieu punit les injustes ; la méchanceté du méchant retombe toujours sur lui, et la patience seule nous débarrassera de celui-ci. »

» Quelques jours après, le roi étant à la chasse, rencontra le lion : on le poursuivit, on l’entoura, et on le tua. Abousaber ayant appris cette nouvelle, dit à sa femme : « N’avois-je pas raison de te dire que la mé-