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CONTES ARABES.

lui en demanda souvent la cause : jamais il ne voulut la lui découvrir. Il étoit pareillement affligé d’avoir perdu son premier visir, et ne pouvoit s’empêcher de regretter un homme qui lui avoit rendu de si grands services, et pour qui il avoit eu tant d’attachement et de confiance.

» Un jour en entrant dans sa chambre, il entendit ses pages parler, faire du bruit dans un cabinet voisin. Il s’approche doucement et prête l’oreille.

« À quoi nous sert cet or, disoit l’un : nous ne pouvons le dépenser, ni rien acheter avec ? » « Il m’est odieux, disoit l’autre : il nous a fait commettre une mauvaise action ; car nous sommes cause de la mort d’Aboutemam. Si j’avois su que le roi dût le faire ainsi périr, je n’aurois pas dit du mal de lui. Mais c’est la faute de ces méchans visirs qui nous ont fait dire ce qu’ils ont voulu. »

« Le roi ayant entendu ces discours, ouvrit la porte du cabinet, et trouva les pages qui jouoient avec des pièces d’or. « Malheureux, leur