Il se leva du sofa, feignant de se réveiller, et ordonna qu’on allât chercher sur-le-champ Aboutemam.
« Comment, lui dit-il dès qu’il l’aperçut, faut-il traiter celui qui ne respecte pas la femme d’un autre ? » « Il mérite, répondit Aboutemam, qu’on ne respecte pas la sienne. » « Mais, reprit le roi, celui qui entre dans le palais de son souverain et attente à son honneur dans la personne de son épouse, quelle doit être sa punition ? » « La mort, répondit Aboutemam. » « Traître, s’écria le roi, tu viens de prononcer ton arrêt ! » À l’instant il tira son poignard, le plongea dans le cœur d’Aboutemam, et l’étendit mort à ses pieds. On enleva son corps, et on le jeta dans un puits destiné à cet usage.
» L’amour du roi pour son épouse l’empêcha de lui parler de l’intelligence qu’il croyoit avoir découverte entr’elle et Aboutemam ; mais il en conçut un violent chagrin. Elle ne tarda pas à s’apercevoir de sa tristesse, et