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CONTES ARABES.

» Le sultan Ibrahim ne douta pas que son fils n’eût été dévoré par le lion. Il se frappa le visage, et répandit un torrent de larmes. De retour dans son palais, il fit venir les astrologues, et leur annonça l’accomplissement de leur fatale prédiction.

« Prince, lui répondirent les astrologues, vous n’êtes pas assuré de ce qui est arrivé. Si votre fils a été dévoré par le lion, il a subi sa malheureuse destinée, et vous n’avez rien à craindre de lui ; mais s’il a trouvé moyen de s’échapper, vous devez appréhender que sa main ne tranche le fil de vos jours. »

» Le sultan se croyant trop certain de la mort de son fils, fit peu d’attention au discours des astrologues, et le temps le lui fit bientôt oublier entièrement.

» Le village où s’étoit retiré le jeune prince appartenoit au sultan son père. Les habitans s’étoient soulevés plus d’une fois contre lui ; et plusieurs d’entr’eux, accoutumés à porter les armes, sortoient souvent pour faire