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LES MILLE ET UNE NUITS,

mort : elle ne pouvoit révéler le mystère de son existence, sans donner lieu au Soudan d’accuser Soleïman-schah de lui avoir déguisé la vérité. La nouvelle de la révolution de Perse fut pour cette malheureuse mère un coup de foudre, et l’affligea tellement, qu’elle eut peine à cacher l’excès de sa douleur.

» Il y avoit quatre ans que le jeune Malik-schah, plongé dans un obscur cachot, souffroit toutes les horreurs de la plus dure captivité. Les grands et le peuple s’entretenoient souvent de son malheur, et plaignoient sa destinée. Balavan lui-même, depuis qu’il étoit paisible possesseur de l’empire, avoit pris pour cet enfant, échappé jadis à sa fureur, des sentimens plus humains. Il en parloit quelquefois, et souffroit qu’on en parlât devant lui.

» Un jour que Balavan sembloit regretter, en présence de son conseil, que la politique et la sûreté de l’état ne lui permissent pas de ren-