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CONTES ARABES.

de savoir qu’il étoit plein de vie, et qu’elle ne pouvoit le voir d’abord, et le reconnoître pour son fils. »

» Malik-schah, bien instruit des raisons qui faisoient agir sa mère, se flatta que, fixé près d’elle, il jouiroit au moins d’un sort plus heureux. Il remercia l’esclave de son zèle, et lui témoigna son impatience de partir. L’esclave retourna au village, y acheta des habits et un cheval pour le prince, et ils prirent ensemble le chemin de la capitale de l’Égypte.

» Le sort qui poursuivoit le jeune prince n’avoit point encore épuisé contre lui tous ses traits ; un nouveau malheur vint bientôt éprouver sa constance. Comme ils approchoient du terme de leur voyage, ils furent assaillis par une troupe de voleurs, qui les dépouillèrent, et les jetèrent, liés et garrottés, dans une citerne, où ils avoient déjà jeté d’autres malheureux qui étoient morts de faim. L’esclave se voyant ainsi garrotté, entouré de cadavres, et ne doutant pas