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LES MILLE ET UNE NUITS,

à boire, vous envoie ces gâteaux pour vous remercier de la tasse d’eau que vous lui avez donnée. » « Mettez-les sur le banc, dit le jeune homme, en la remerciant. »

La vieille s’en étant retournée, le gardien du quartier vint trouver le jeune homme, et lui dit : « Seigneur Hageb[1], c’est aujourd’hui la fête de l’Arafa, ne me donnerez-vous pas quelque chose pour célébrer ce grand jour et acheter à mes enfans quelque friandise ? » « Prends ce plat de gâteaux, lui dit le jeune homme. » Le gardien du quartier fort satisfait, baisa la main, et emporta le plat.

La femme du gardien le voyant entrer avec le plat, s’écria : «Ah, malheureux, d’où te vient ce plat ? L’as-tu dérobé ou enlevé par violence ? » « C’est, dit-il, le seigneur Hageb (que Dieu conserve ce brave jeune homme ! ) qui me l’a donné. Venez tous

  1. Hageb, nom d’une charge près la personne des califes, qui peut répondre à celle de chambellan.