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LES MILLE ET UNE NUITS,

venu lui-même vous trouver, qui a écrit sur le bord de sa robe, et a été obligé de l’abandonner ? »

« Laissez-le partir, dit le calife, je ne lui donnerai pas une obole. » « Que les voleurs sont avides, s’écria-t-elle : cet homme vient chez nous pour gagner quelqu’argent, et nous le dépouillons ! » Le calife se mit encore à rire, et dit à la vieille en s’en allant, qu’il alloit lui apporter les quatre mille sequins et des étoffes pour habiller la nouvelle mariée. « Ô voleur, reprit encore la vieille, tu vas donc piller le magasin de quelque pauvre marchand, lui enlever tout son bien et le réduire à la mendicité ! »

Le calife de retour dans son palais, se revêtit de ses habits de cérémonie, s’assit sur son trône, et commanda qu’on fit venir des marbriers, des menuisiers, des badigeonneurs et des peintres en bâtiment. Quand ils furent arrivés, qu’ils eurent baisé la terre devant lui, et fait des vœux pour la durée de son règne, il ordonna qu’on les étendît par terre, et qu’on leur