Page:Les Poésies des quatre troubadours d’Ussel, éd. Audiau.djvu/83

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Anz ditz chascus, qan vol prejar, 35 Mans jointas e de genolos :

« Dompna, voillatz qe*us serva franchamen Gum lo vostr’om ; » et ella enaissH pren ; Eu vo’l jutge per dreich a trahitor Si*s rend pariers e*s det per servidor. 40 vi Dompna, so es plaitz vergoignos Ad ops de dompn’ a razonar

Que cellui non teigna per par,

Ab cui a faich un cor de dos ;

O vos diretz, e no*us estara gen, 45 Quel drutz la deu amar plus finamen, O vos diretz qu’il son par entre lor ; Que ren no*il deu lo drutz mas per amor.


mencement; mais au contraire chacun dit, quand il veut courtiser, mains jointes et à genoux : « Dame, accordez-moi de vous servir sans réserve comme votre homme-lige. » Et elle le prend à ce titre ; pour moi je le considère à bon droit comme un traître s’il se fait l’égal de sa dame après s’être donné à elle comme serviteur.

VI. — Dame, c’est une opinion qu’il est honteux pour une dame de défendre, que de ne point considérer comme son égal celui avec lequel, de deux cœurs, elle en a fait un seul ; ou bien vous direz, et cela ne vous fera point honneur, que l’amant doit l’aimer plus sincèrement, ou bien vous direz qu’ils sont égaux ; car l’amant ne doit rien à la dame, si ce n’est par amour.