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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/177

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l’intelligence dans l’écriture.

60 ans ; elle est domestique ; originaire de la campagne, elle est venue en place à Paris à l’âge de 20 ans, et depuis cette époque n’a plus quitté la capitale. Son intelligence est réelle, elle a de la réflexion, beaucoup de bon sens, et un aplomb imperturbable. C’est comme on dit souvent une « femme de tête ». Elle a servi pendant 35 ans dans la même maison, chez un professeur de l’enseignement supérieur. On l’a traitée un peu comme étant de la famille ; et au contact de personnes instruites et distinguées, elle s’est raffinée dans son intelligence, son langage, ses manières, quoiqu’elle manque notablement d’instruction première. Son caractère est resté difficile ; elle est toujours autoritaire, pleine d’amour-propre ; et sa volonté, très forte et très développée, manque de souplesse ; elle se butte, elle est entêtée, et malgré son intelligence très réelle, elle donne parfois l’impression d’une nature bornée. Elle n’est point affectueuse, ni expansive ; elle passe pour égoïste et sèche, et l’est en partie ; mais elle est restée profondément dévouée à ses maîtres, et sur le tard son cœur s’est attendri pour ses petits-enfants.

Tous les traits de ce portrait, ou presque tous, ont été devinés par Mme B., qui nous a envoyé la notice suivante :

Domestique, femme, dont l’intelligence s’est développée peu à peu au contact de ses maîtres ; depuis longtemps à la ville ; caractère difficile ; a de la volonté, de l’entêtement même ; personne dévouée, doit aimer les enfants ; beaucoup de bon sens. 55 ans environ. Cote : 30.


Mme B. ne connaît nullement la domestique en question, je le sais, et n’a reçu, je l’affirme, d’autres indications que l’écriture et le contenu de la lettre. « J’ai mis devant moi, m’écrit-elle, les échantillons d’écritures, et absorbée en eux, en contemplation devant eux, j’ai découvert ou cru découvrir les qualités ou défauts qu’ils recelaient. » Ailleurs, elle compare l’opération à un fluide magnétique qui se dégagerait de l’écriture et viendrait jusqu’à elle. « L’écriture émet-elle des radiations comme le radium ? Est-ce un effet de télépathie ? »

Ne sourions pas de ces comparaisons ; elles nous montrent que pendant son examen Mme B. se sent dans un état passif, et que, conséquemment, elle a une tendance à attribuer l’interprétation des signes graphiques à un phénomène qui est distinct d’elle, et lui paraît surnaturel. Ceci n’est pas un cas