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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/185

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le caractère dans l’écriture.

arithmétique. J’avais l’intention de corriger la magie de ces impressions subjectives par une comparaison que j’aurais faite entre le portrait du graphologue et le mien, en y mettant autant de soin que si j’avais été un géomètre comparant deux figures ; j’espérais constater ainsi, et mesurer en quelque sorte, le nombre d’accords et de désaccords entre le modèle et les portraits.

Toutes ces précautions ne se sont pas montrées aussi bonnes, aussi complètes, que je l’espérais. Il y a tant de difficultés qu’on ne prévoit pas ! En voici une qui n’est pas la moindre. Le plus souvent, mon portrait et celui du graphologue ne se rencontrent pas ; ils ne sont ni pareils, ni contradictoires, ils sont autres.

Je ne citerai que deux exemples. Commençons par le cas d’un homme de cinquante ans, que j’ai beaucoup connu. Sur le vu et d’après l’analyse de son écriture, M. Crépieux-Jamin a tracé le portrait suivant :

L’intelligence de M. Bordi est assez alerte ; il a de la culture d’esprit, de l’ordre et une assez grande activité, mais il semble que ses facultés d’observation sont applicables à l’analyse des petits faits plutôt qu’aux idées générales. Son horizon intellectuel est assez étendu, mais peu élevé, c’est un esprit moyen, capable de s’intéresser à des objets variés et d’y développer des qualités de finesse. Cependant son jugement n’est pas sûr ; il apporte quelque passion dans ses études et se laisse très facilement entraîner à préjuger.

Son imagination est très développée sans être qualitative ; elle est excessive en un sens et peu profitable ; elle exalte la sensibilité sans apporter la grâce ou l’inspiration.

En somme il a peu d’idées personnelles et n’est pas très intéressant. Il manque de sens critique, de pondération, et sa logique est le plus souvent celle d’un esprit faux.

Ce genre d’intelligence appelle la prétention et nous la découvrons en effet sous la forme sereine de l’admiration de soi. M. Bordi a une grande confiance en son jugement, le doute philosophique ne provoque pas chez lui d’angoisses ni même d’hésitations. Il est cependant hésitant quelquefois, mais c’est par faiblesse de caractère.

Son énergie se développe de la façon la plus inégale, tantôt il s’enthousiasme et agit comme ferait un jeune étourdi, tantôt il montre une prudence, une irrésolution, une méfiance extrêmes. Il est de ceux qu’on se plaît à duper parce qu’ils se croient très malins et qui le sont, en effet, par certains côtés, tout en possédant un esprit aventureux qui les expose.

Son caractère est médiocrement sympathique malgré que sa sensibilité considérable provoque des mouvements en dehors, je ne dis pas généreux.