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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/195

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le caractère dans l’écriture.

étaient trop significatives ; j’ai apposé çà et là des cachets, et pris toutes les précautions possibles pour qu’on ne pût rien lire de suspect par transparence ou tout autre procédé. J’ai du reste appliqué les mêmes mesures de protection à des lettres, tout à fait incolores, émanant de très honnêtes gens. Il est évident que la multiplicité des cachets que j’ai imprimés à certains documents inspire une sorte de respect. On se dit : voilà une pièce qui doit être bien précieuse puisqu’on l’entoure de bandelettes comme une momie égyptienne. Plusieurs graphologues ont éprouvé ce sentiment et m’en ont fait part. Je suppose cependant qu’il n’y a pas eu là cause d’erreur.

Du reste, plusieurs documents émanant d’assassins ne présentaient rien de suspect ; par exemple la lettre qu’Eyraud a écrite sous un faux nom, les copies et exercices d’écriture auxquels s’est livré Caron le parricide, et ainsi de suite.

Dans un cas, en particulier, le document était selon, l’expression d’un graphologue, « terriblement significatif ». C’est une lettre d’assassin qui demande qu’on fasse des démarches pour la commutation de sa peine. J’aurais dû peut-être supprimer cette lettre.

Les experts qui ont été conviés à ces analyses sont nombreux. Je citerai MM. Crépieux-Jamin, Vié, Éloy, Paulhan, Varinard et une dame, Mme de Salberg, etc. L’expérience m’a appris qu’il est peu utile d’étendre le nombre des experts, car tous n’ont pas la même habileté, et il est juste de ne considérer que les plus habiles comme représentant la graphologie. J’aurais beaucoup simplifié le travail en me bornant à travailler avec le plus habile de tous ; incontestablement c’est M. Crépieux-Jamin. J’ai cependant demandé plusieurs esquisses à M. Vié, et je ne m’en repens pas, car il a fait preuve d’une grande finesse d’esprit. M. Éloy a aussi été mis bien souvent à contribution, et je le remercie bien de son zèle. Tous m’ont appris quelque chose, et aucune collaboration n’a été vaine.

Enfin, pour terminer ces renseignements préliminaires, je rappelle que nos experts ont opéré dans l’ignorance complète de la méthode que nous avions adoptée. S’ils ont découvert qu’on leur donnait à analyser de l’écriture criminelle, c’est par le secours de leurs seules lumières. Je ne les en ai jamais prévenus.