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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/216

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une galerie d’assassins jugés d’après leur écriture.

aiguës révèlent un goût pour la critique peu ordinaire. Son genre d’esprit est donc d’autant plus satirique qu’il est très indépendant. Cette indépendance est même la seule atténuation à ses sentiments altruistes. Il est bon d’observer encore la recherche du perfectionnement et des envolées d’idéalité malgré des préoccupations matérielles qui paraissent voulues. De la réunion de ces différentes observations on peut conclure au scepticisme, d’autant plus que c’est un observateur minutieux, chercheur de petites bêtes. Malgré sa très grande intelligence, nous voudrions un peu plus d’élargissement dans les idées ; nous craignons que notre sujet n’ait surtout envisagé la vie par ses petits côtés. Du reste, ce n’était pas un créateur, il a dû peindre ce qu’il voyait plutôt que donner la vie à des personnages fictifs. Dans les temps modernes on aurait qualifié notre sujet « d’auteur rosse » (pardon de ce mot d’argot qui rend bien notre pensée). Dans le cas présent le cœur est meilleur que les idées et aussi que le caractère. Aucune violence mais une irritabilité habituelle. Ce nerveux bilieux avait une santé résistante plutôt que forte. Les dispositions physiques avaient certainement un contre-coup sur son genre d’esprit. Cet homme réfléchi, observateur et sans emballement, avait des aptitudes très particulières pour l’administration et l’organisation. Il était à la fois économe et habile ; tout en n’étant pas un fantaisiste, c’était pourtant un original. Ici « originalité » veut seulement dire : sortant de la banalité. Pour nous résumer, nous voyons dans ce graphisme beaucoup de talent mais non du génie, car le caractère essentiel du génie c’est la création. Quoique nous n’ayons jamais vu le graphisme de Taine, c’est un peu ainsi que nous nous le représentons. En tout cas, celui qui a écrit ces lignes était un penseur.

Je me contente de relever dans ce portrait les traits suivants : « Le cœur est dominant, l’altruisme en découle… beaucoup de talent… un penseur… nous nous représentons ainsi le graphisme de Taine. »

Je donne en terminant un portrait de Vidal qui émane d’un expert professionnel. Je suis obligé de taire son nom, par convenance, afin d’acquérir, par cette précaution, la liberté de dire tout ce que je pense de ses appréciations. Après les avoir lues et relues, je reste convaincu que ce portrait est un type achevé de ce que j’appellerai le passe-partout. C’est une description psychologique tellement imprécise qu’elle convient à une foule de gens ; non seulement elle est vague, mais elle se développe en considérations qui sont absolument au-dessus de toute espèce de contrôle. Je prie le lecteur de lire ceci avec la plus grande attention.


portrait graphologique de zéphyr (vidal), par m. x…

J’ai étudié cet autographe, déjà ancien, sans m’occuper de l’écriture nouvelle. J’ai donc le portrait moral au moment où cet écrit a été fait.