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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/239

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le caractère dans l’écriture.


portrait de robert tilloy, par m. crépieux-jamin

L’intelligence de M. R. T. est très vulgaire ; il a peu de culture, une imagination exaltée et disgracieuse. D’autre part sa volonté est très mal équilibrée, tour à tour vive, précipitée, violente et faible en dernière analyse, parce que sans consistance.

Les sentiments moraux évoluant dans un tel milieu ont bien de la peine à se manifester avec quelque élévation.

Il n’a pas de jugement et il est rempli de préventions, de précipitation, de passion. Quand il agit son exaltation s’associe aussitôt à ses sentiments (1). Il ne fait rien à moitié et manque habituellement de mesure. Cet état d’esprit déjà dangereux quand il s’applique à des caractères supérieurs est ici particulièrement compromettant.

Ses sentiments d’altruisme sont faibles (2). Il est très attentif à ses avantages matériels. Sa sensibilité morale (3) lui suggère seulement des poussées, des préférences vives, des dévouements inconsidérés. Il en est ainsi pour toutes ses passions, elles ne sont pas solides mais seulement véhémentes. Il est remarquable qu’avec son exaltation et ses impulsions il reste un homme réservé (4) ; c’est un contraste perpétuel chez lui.

Il est fourbe, très menteur (5), mais il ne manque pas de sentiments de droiture (6) ; il n’a malheureusement pas la force, ni la continuité nécessaire à en assurer pratiquement les effets (7). Quand il veut être loyal et sincère il se croit obligé, et il l’est par ses insuffisances, de faire un effort assez considérable, d’affirmer, d’étaler ses preuves, d’exagérer ses actions, en sorte qu’il dépasse le but (8). À ce moment-là il est candidat à la duperie et il est vraisemblable qu’il a dû être souvent victime de ses meilleurs sentiments. Alors par réaction, ou bien il se promet une autre fois de continuer à tromper les autres, ou bien il s’abandonnera au désespoir de ne jamais réussir en rien (9).

Il n’est pas tendre, ni doux, mais paresseux (10), sensuel (11), avec des mouvements de vivacité (12) et parfois de violence (13), qui ne laissent pas que d’inquiéter.

Références.

(1) Grands mouvements de la plume, (imagination, exaltation) continuellement associés à l’inégalité de dimensions (sensibilité vive) avec le mode caractéristique de l’écriture grossissante.

(2) Nombreux traits sénestrogyres, formes ramassées sur elles-mêmes.

(3) Écriture très inégale dans tous les genres de mouvements graphiques. Les trois premières lignes par leurs discordances sont caractéristiques de la qualité mauvaise.

(4) Écriture lente et dextrogyre d’une part, à grands mouvements et très inégale d’autre part.

(5) Écriture très inégale de direction, de forme, de mouvement. Sénestrogyre.

(6) Écriture relativement claire. Mots grossissants.

(7) Écriture très inégale et discordante. Barres du t fines et trop longues. Écriture lente.