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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/246

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une galerie d’assassins jugés d’après leur écriture.

(9) Écriture inégale.

(10) Barres de t trop longues, majuscules discordantes.

(11) Tracé relativement lent avec des mouvements vifs, avec discontinuité dans les mouvements qui sont toujours d’une puissance médiocre ou faible.


L’esquisse de M. Vié nous intéresse aussi, au point de vue du contrôle. Il serait presque impossible de la juger, tant elle contient de réserves diplomatiques.


esquisse graphologique (hoyos), par m. vié

Cette lettre d’un condamné est dangereusement suggestive pour l’analyste ; comme elle tend à obtenir à son auteur une commutation de peine, il semble qu’une forte criminalité soit ici en cause, d’où pourrait naître, dès l’abord, la pensée qu’on va être amené à charger cet homme de tous les péchés d’Israël. Or il importe hautement d’écarter la vision conjecturale d’actes accomplis et de voir seulement dans cette écriture ce qu’y a mis le geste inconscient et révélateur.

Le scripteur est un passionné. Telle est en lui la sensitivité qu’elle atteint le degré où elle peut devenir impulsive, tandis qu’une imagination ardente s’y ajoute pour en attiser le feu. Il n’est pas méchant, mais l’insuffisance de sa douceur ne permet pas de lui attribuer beaucoup de bonté, d’autant qu’un orgueil, de forme prétentieuse, ferme à l’altruisme la porte du cœur. Notons encore une nature nullement détachée des séductions brillantes et en qui les appétits sensuels se montrent impérieux.

L’auteur de cette lettre est d’une activité un peu inférieure à la moyenne et qui suit d’un pied boiteux une conception assez prompte. Malgré des à-coups d’une fermeté qui se cramponne, il est doué d’une volonté flottante, souvent faible et de nature à enlever aux actes un désirable esprit de suite. Sa passion elle-même est sujette à des rémittences qui influent sur l’intervention du jugement.

D’autre part, en dépit d’une souplesse d’esprit, peu accentuée d’ailleurs, aucun signe révélateur des penchants n’offre une nette contre-indication de la droiture et ne permet de dépeindre ici un homme prédestiné à suivre fatalement la voie tortueuse. Sa méfiance est indéniable, mais elle ne se combine pas, dans les manifestations graphiques, avec les indices de la fourberie.

En somme, m’en tenant au document en cause, j’y vois un composé moral qui laisse éventuellement prise à des défaillances, mais n’autorise pas à les pronostiquer.

Trop d’indulgence, en vérité.