presque comme le ferait le tranchant de l’acier ; et puis le charançon choisit son temps. C’est en mai, alors que les noisettes commencent à grossir et ont l’enveloppe tendre, que le forage est entrepris. L’insecte attaque la noisette par la base, à travers l’enveloppe verte qu’on appelle cupule. Le trou fait, il introduit un œuf dans l’intérieur du fruit. En huit jours, la larve est éclose. C’est un ver sans pattes, blanc, à tête rousse. Comme le vermisseau mange d’abord très peu, la noisette continue à se développer et à mûrir son amande, rongée petit à petit. Au mois d’août, les provisions sont achevées, et la noisette véreuse gît à terre. Le ver, dont les mandibules sont alors robustes, perce un trou rond dans la coque vide et quitte la noisette pour s’enfouir dans le sol, où il se métamorphose au retour de la belle saison.
Émile. — En cassant des noisettes avec les dents, il m’est arrivé de mordre sur quelque chose d’amer et de mou.
Paul. — C’était le ver du charançon que vous veniez d’écraser.
Émile. — Pouah ! la sale bête !
Louis. — Mes noisetiers, comment les défendre ?
Paul. — C’est tout simple. On recueille les noisettes véreuses, qui plus tôt ou plus tard tombent à terre comme le font les fruits attaqués par les insectes. Tant qu’elles ne sont pas percées d’un gros trou, le ver s’y trouve encore. En les brûlant, on détruit les charançons de l’année suivante.
Louis. — Mais il reste les charançons de l’année actuelle.