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XXXIII

LES ENNEMIS DU TRÈFLE

Paul. — Voulez-vous en voir un autre qui, par sa petite taille et ses innombrables légions, brave nos colères et commet des ravages que peuvent seuls amoindrir nos auxiliaires agricoles, les ennemis de nos ennemis ? Le voici.

Jules. — Je le vois à son long bec : c’est encore un charançon.

Émile. — Oh ! comme il est petit ! Il ne doit pas lui en falloir beaucoup.

Paul. — Il est petit, mais si nombreux que, pour nourrir ses vers, il faut des champs de trèfle, non la plante entière, mais la fleur seulement, comme aux larves des anthonomes.

Émile. — Voyez-vous ça, les gourmands ! Il leur faut des fleurs, des fleurs tendres et parfumées.

Paul. — On le nomme l’apion du trèfle. Il atteint à peine trois millimètres de longueur. Le corps est un peu globuleux en arrière et entièrement noir. Vous connaissez le trèfle, vous savez que ses fleurs sont rassemblées en une tête ronde. On donne le nom de capitule, c’est-à-dire petite tête, à cet ensemble de fleurs. Eh bien ! l’apion pond ses œufs sur les