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Page:Les Ravageurs, Jean-Henri Fabre.djvu/211

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LES ENNEMIS DU TRÈFLE

Jules. — Ils veulent donc nous affamer ?

Paul. — Que vous dirais-je ? Ils y travaillent d’une effrayante manière. Pour quels motifs ? J’essayerai tantôt de vous le faire entrevoir ; mais avant, terminons l’histoire des ennemis du trèfle.

Celui-ci se nomme l’hylaste du trèfle. C’est un tout petit coléoptère brun, à élytres tronquées postérieurement comme chez les scolytes, avec lesquels il a une ressemblance prononcée. Il appartient, en effet, à la même famille. Pendant que les apions détruisent les fleurs, lui séjourne en terre et ronge les racines du trèfle.

Voilà les racines, les fleurs et leurs jeunes semences dévorées. Qui se chargera des feuilles ? — Moi, répond un petit coléoptère tout rond en dessus, plat en dessous, et qu’on nomme lasie globuleuse ; moi ; il faut que l’homme ne trouve rien à faucher après nous.

Vous connaissez bien la coccinelle, la petite bête rouge avec sept points noirs, enfin la bête à bon Dieu. Respectez-la tous quand vous la trouvez dans le jardin. Elle travaille pour nous, elle va d’une plante à l’autre, croquant les pucerons, ces poux ventrus qui se parquent en troupeaux innombrables sur les pousses tendres pour en sucer la sève. Elle mange nos ennemis, les poux des plantes, elle en raffole ; laissez-la faire.

L’insecte nommé lasie globuleuse est de la même famille que la coccinelle ; il est rond comme elle, et comme elle rouge avec des points noirs, mais disposés autrement et en général au nombre de douze sur chaque élytre. La larve est jaune, toute hérissée de