Ne trouvez-vous pas, enfants, que les ichneumons font admirablement leur métier de destructeurs de larves ? Il y en a de grands pour défendre les plantes potagères contre les chenilles ; il y en a de tout petits pour visiter fleur par fleur les épis du froment et détruire les vers rouges de la cécydomie ; il y en a qui furètent dans le canal des chaumes pour délivrer les céréales des larves qui leur rongent la tige. Aurions-nous jamais la patience, le coup d’œil, la dextérité nécessaires pour ce minutieux et interminable travail !
Émile. — Je me figure que la tranche de pain blanc que mère Ambroisine va me donner tout à l’heure pour le goûter, je la dois peut-être aux ichneumons, qui ont préservé le blé de ses ennemis.
Paul. — Je ne dis pas non ; tant il est vrai qu’il nous faut prendre en sérieuse considération même les plus petits parmi les petits, les uns amis, les autres ennemis, les uns défenseurs, les autres ravageurs.