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Page:Les Ravageurs, Jean-Henri Fabre.djvu/60

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LES RAVAGEURS

Émile. — Le hanneton, qui, la patte retenue par un fil, compte ses écus au soleil et part quand je lui chante : « Vole, vole ? »

Paul. — Lui-même. Son corps est divisé en trois parties. D’abord la tête, qui porte deux élégantes cornes ou antennes terminées par des feuillets qui s’étalent en éventail. La partie qui vient après est généralement noire, comme la tête, quelquefois brune et toujours revêtue d’un duvet cendré. Elle porte en dessous la première paire de pattes. Cette partie s’appelle corselet. Ce qui vient ensuite est l’abdomen ou le ventre, recouvert par deux grandes écailles d’un brun rougeâtre.

Louis. — Ce tout petit demi-rond noir qui se trouve en arrière du corselet, juste au commencement de la ligne de séparation des ailes ?

Paul. — Il se nomme écusson.

Émile. — Et toutes les parties d’une petite bête ont, comme cela, un nom ?

Paul. — Il le faut bien, si l’on veut se reconnaître un peu. Le hanneton a deux paires d’ailes, se recouvrant l’une l’autre. La paire extérieure forme les deux grandes écailles rougeâtres qui en dessus abritent le ventre. Ce sont les élytres. En dessous des élytres se trouvent les véritables ailes, celles qui servent au vol. Elles sont fines, membraneuses et délicatement repliées en deux quand l’insecte n’en fait pas usage. Les élytres, de consistance dure, leur servent d’étui, de fourreau, pour qu’elles ne se déchirent pas.

Jules. — J’ai souvent remarqué avec quel soin, lorsqu’il se pose, le hanneton replie ses ailes et les rentre sous les élytres.